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vengeance, avaient recommencé leurs pillages et leurs assassinats : M. de Beauharnois prit la résolution de les exterminer, et pour cet effet, il forma, sous le commandement de M. de Lignery, une expédition composée de quatre cent-cinquante Français, ou Canadiens, et de sept à huit cents Sauvages, Hurons et Iroquois domiciliés, Outaouais et Nipissingues.

Cette petite armée partit de Montréal, en canots, le 5 juin 1728, et fit route par la rivière des Outaouais, le lac Nipissingue et la rivière des Français, d’où elle entra dans le lac Huron. Les premiers arrivés attendirent les autres, en un endroit appellé la Prairie. Toute l’expédition s’y trouva réunie, le 26 juillet, et le lendemain, elle se remit en route pour Michillimakinac, où elle arriva, après six jours de navigation. Elle en repartit, le 10 août, traversa, en partie, le lac Michigan, et arriva, le 14, au détour de Chicagou. Le lendemain, les Malhomines, ou Folles-Avoines, s’avancèrent, pour s’opposer à la descente des Français, et furent entièrement défaits.

Après cet exploit, l’armée continua sa route, et arriva, le 17 au soir, près du village des Sakis, alliés des Outagamis : le commandant fit cerner le village par les Sauvages, et ordonna au reste de l’armée d’y entrer. Mais quelques précautions que les Français eussent prises, pour cacher leur arrivée, les Sakis et leurs alliés en avaient eu connaissance, et s’étaient sauvés, à l’exception de quatre, que les Sauvages mirent à mort.

On remonta ensuite la rivière des Outagamis, ou des Renards, et le 24, on arriva au village des Puants, dans la disposition d’exterminer tout ce qu’on y trouverait d’habitans ; mais leur fuite avait prévenu l’arri-