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grâce à faire, avant l’entreprise de Niagara, ou si cette entreprise n’avait pas été formée ; il envoya sommer l’officier anglais qui commandait à Oswego de se retirer, et fit partir, en même temps, M. de La Chassaigne pour New-York, avec une lettre pour M. Burnet, dans laquelle il se plaignait, en termes énergiques, de la conduite de ce gouverneur. Celui-ci lui répondit sur le même ton, c’est-à-dire, en lui reprochant la construction, ou le rétablissement du fort de Niagara. Le général français répliqua, en envoyant au commandant d’Oswego une nouvelle sommation de se retirer, et à M. Burnet, une note, où il le menaçait d’employer la force des armes, si le fort n’était pas abandonné. Cette menace n’eut d’autre effet que d’induire le gouverneur de la Nouvelle York à renforcer la garnison d’Oswego. Ceci se passa dans l’été et l’automne de 1726.

L’année suivante, M. de Mornay fut nommé, par lettres-patentes, évêque de Québec, en remplacement de M. de Saint-Vallier, démissionnaire. Ce dernier, d’une piété éminente, d’une charité exemplaire, et d’un zèle infatigable, avait été le bienfaiteur de la colonie, sous le rapport de la religion. Deux ou trois communautés de religieuses, qui ont toujours été, depuis, de la plus grande utilité dans ce pays, lui doivent leur fondation, et une partie, au moins, de leur dotation. M. de Mornay, son successeur, ne vint point en Canada : en son absence, les fonctions épiscopales y furent remplies par M. Dosquet, son coadjuteur, sous le titre d’évêque de Samos.

Cependant, les Outagamis, oubliant les terribles leçons de 1712 et de 1714, ou animés de l’esprit de