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fût voisine de l’Acadie, et on ne peut mieux située pour la pêche de la morue ; mais en 1719, il se forma, en France, une compagnie, pour peupler cette île, ou du moins y faire un établissement. Le comte de Saint-Pierre, premier écuyer de la duchesse d’Orléans, se mit à la tête de l’entreprise, et le roi, (Louis XV), par ses lettres-patentes, datées du mois d’août de cette même année, lui concéda les îles de Saint-Jean et de Miscou, en franc-alleu noble, sans justice, que sa majesté se réservait, à la charge de porter foi et hommage au château de Louisbourg, dont il devait relever, sans redevance.

Au mois de janvier de l’année suivante, le comte de Saint-Pierre obtint de nouvelles patentes de concession, aux mêmes titres et conditions, pour les îles de la Madeleine, Botou ou Ramées, îles et îlots adjacents, tant pour la culture des terres, exploitation des mines, que pour les pêches des morues, loups-marins et vaches-marines.

Cette même année 1720, les fortifications commencées à Québec, par MM. de Beaucourt et Levasseur, et ensuite discontinuées, furent reprises, d’après le plan de M. Chaussegros de Léry, lequel avait été envoyé en France, et jugé préférable à celui des deux premiers ingénieurs. La population de Québec était alors d’environ 7,000 personnes, et celle de Montréal de 3,000. Les ouvrages en bois, qui avaient été érigés pour mettre cette dernière ville à l’abri d’un coup de main, ou d’une surprise, de la part des Sauvages, étaient tellement tombés en ruine, que le gouvernement ordonna, par un arrêt daté de cette même année, qu’ils fussent démolis, et remplacés par un mur de pierre,