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premier camp. Ils ne tardèrent pas à se rembarquer, et allèrent mouiller à Kaskebee, pour y attendre les ordres de leur gouvernement.

Ayant été renforcée de trois gros navires, portant six cents hommes de débarquement, la flotte anglaise reparut dans le bassin du Port-Royal, le 20 août, au matin. Une apparition si soudaine et inattendue jetta la consternation dans le fort ; et quoique la garnison eût été renforcée de l’équipage d’un vaisseau du roi, commandé par M. de Bonaventure, frère de la Ronde, M. de Subercase fut presque le seul qui ne désespéra pas de triompher encore une fois. En effet, après plusieurs combats partiels, livrés aux environs de la place, depuis le 21 août jusqu’au 1er. septembre, les Anglais se rembarquèrent, après avoir perdu un bon nombre d’hommes, tués ou blessés, et quelques prisonniers. Les Canadiens qui se trouvèrent au Port-Royal, pendant ces deux attaques, se distinguèrent, à leur ordinaire, et ne contribuèrent pas peu à la conservation de la place.

Pendant que ces choses se passaient en Acadie, les quartiers de l’Ouest étaient un peu troublés par suite d’un démêlé entre les Outaouais et les Miamis. Ces derniers s’étant plaints au commandant du Détroit, et n’en ayant pas obtenu la satisfaction à laquelle ils s’attendaient, complottèrent de l’assassiner, et de faire main-basse sur tous les Français. Ils en tuèrent, en effet, quelques-uns, et ravagèrent les environs du Détroit. M. de Lamotte marcha contre eux, à la tête de quatre cents hommes, les battit, et les força à se soumettre aux conditions qu’il voulut leur imposer.

Durant l’hiver, il fut arrêté, dans un grand conseil,