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au-devant des ennemis, et retarder leur marche, en escarmouchant, à la faveur des bois. En effet, les Anglais ne purent s’avancer que fort lentement. Le corps de cinq cents hommes fut le premier qui s’ouvrit un passage, et M. de Subercase envoya des canots et des bateaux, pour embarquer ceux qui se retiraient devant eux. Il les fit ensuite défiler, pour aller joindre ceux qui avaient affaire au corps le plus nombreux, et qui étaient commandés par M. Denis de la Ronde, Canadien. Malgré ce renfort, la supériorité de l’ennemi les obligea à retraiter. Les Anglais demeurèrent néanmoins près de deux jours dans l’inaction ; après quoi, ils s’approchèrent du fort, et se disposèrent à l’attaquer.

La tranchée fut ouverte, dans la nuit du 10 au 11. Le lendemain, M. de Subercase fit sortir quatre-vingts hommes, tant Canadiens que Sauvages, ces derniers sous la conduite du baron de Saint-Castin, afin de les opposer à quatre cents Anglais, qui avaient été détachés pour tuer les bestiaux. Il les chargèrent avec tant de vigueur, qu’ils les contraignirent de regagner leur camp, en désordre.

Le 16 au matin, cinq cents hommes s’avancèrent, pour donner l’assaut à la place ; mais le feu des assiégés les força bientôt à s’éloigner. Vers le soir, néanmoins, les Anglais étaient parvenus à se loger dans les ravines et les vallons qui environnaient la place, et à s’y mettre à l’abri du canon ; mais le gouverneur fit si bonne contenance, que les assiégeans, après avoir tenté inutilement de bruler une frégate et quelques barques, qui étaient mouillées sous le canon du fort, regagnèrent leurs retranchemens, et rentrèrent, avant le jour, dans leur