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ment dit, au moyen des Iroquois, les Anglais firent une nouvelle tentative contre l’Acadie. Le 2 juillet (1704), dix bâtimens partis de Boston, dont le plus gros portait 50 canons, et le plus petit, 12, mouillèrent dans le bassin de Port-Royal, à deux lieues de la ville.

Le lendemain, M. de Brouillan, qui était passé du gouvernement de Plaisance à celui de l’Acadie, apprit que les Anglais étaient au nombre de 1300, sans compter deux cents Sauvages. Il fit avertir les habitans de mettre en sûreté, dans les bois, ce qu’ils avaient de plus précieux, et de faire tout ce qu’ils pourraient pour s’opposer aux descentes. Il envoya des détachemens de troupes, qui arrêtèrent les Anglais, partout où ils se présentèrent, et s’avança ensuite lui-même, pour les soutenir. Il y eut quelques combats, ou quelques escarmouches assez vives, dans l’une desquelles, les Anglais perdirent leur principal officier. Enfin, après quelques excursions, tantôt d’un côté, et tantôt de l’autre, l’amiral fit rembarquer ses troupes, et la flotte sortit, le 22, du bassin. Les Anglais se montrèrent ensuite à l’endroit appellé les Mines, puis à Beaubassin ; mais ils trouvèrent partout les Français sur leurs gardes, et se retirèrent, après avoir fait quelques prisonniers, et enlevé quelques bestiaux.

Dans le temps que ceci se passait en Acadie, un partisan, nommé Lagrange, habile navigateur, qui avait servi sous d’Iberville, à la baie d’Hudson, équippa, à Québec, deux barques, où il mit cent Canadiens. Il avait appris qu’il était arrivé des vaisseaux anglais à Bonaviste, en Terre-Neuve, et il y alla, dans l’espérance d’en surprendre quelques uns. Arrivé à douze lieues de ce fort, il quitta ses barques, pour n’être