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CHAPITRE III.


Tentatives d’Établissemens.


Jacques Cartier était bon pilote et bon marin, mais très peu littérateur et encore moins philosophe. Les fictions et les contes absurdes dont il avait défiguré ses narrations ne contribuèrent peut-être pas peu à donner en France une idée désavantageuse du Canada. Le peu qu’il en rapportait, dans un temps où les Espagnols et les Portugais exploitaient les mines d’or et d’argent du Méxique, du Pérou et du Brésil, et le triste état où ses compagnons de voyage avaient été réduits par le froid et la maladie, persuadèrent à la plupart que ce pays ne pourrait jamais être d’aucune utilité aux Français. Néanmoins, quelques personnes de la cour furent d’avis qu’on ne se rebutât pas si tôt d’une entreprise dont le succès ne devait pas dépendre d’une ou deux tentatives.

François de Roberval, gentilhomme picard, renommé dans sa province, par sa bravoure et son activité, demanda la commission de poursuivre les découvertes en Canada. Le roi ne se contenta pas de lui accorder ce qu’il demandait ; il le déclara, par des lettres-patentes, datées du 15 janvier 1540, son vice-roi et lieutenant-général en Canada, Hochelaga, Saguenay,