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qu’ils appelaient, dans leur langue, le Grand Esprit, et à une vie à venir, sur laquelle ils avaient des idées fantastiques et bizarres, comme la plupart des autres peuples sauvages. Ils avaient, en outre, des espèces de pénates, ou divinités particulières, qu’ils appellaient aussi Esprits, et qui répondaient assez aux génies ou démons des anciens payens. Tous leurs arts se bornaient à faire des cabanes, des canots, des filets, des habits de peaux de bêtes, et des armes, dont les plus ordinaires étaient l’arc et la flèche : ils savaient aussi sculpter et peindre ou teindre grossièrement, et cultivaient quelques légumes.

Jacques Cartier avait rencontré plusieurs bourgades, avant d’arriver à celle de Stadaconé, qu’il représente comme considérable et très peuplée. Quant à celle d’Hochelaga, voici, d’après Charlevoix, la description qu’il en donne. « C’était une bourgade de forme à peu près ronde : trois enceintes de palissades y renfermaient environ cinquante cabanes, longues de plus de cinquante pas, chacune, et larges de quatorze ou quinze, et faites en forme de tonnelles. On entrait dans la bourgade par une seule porte, au-dessus de laquelle, aussi bien que le long de la première enceinte, régnait une espèce de galerie, où l’on montait avec des échelles, et qui était pourvue de pierres et de cailloux, pour la défense de la place. »