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d’autres Français, qui portaient des armes et des munitions aux Scioux ; ils les leur enlevèrent, sans néanmoins leur faire d’autre mal. Ils firent ensuite savoir aux Outaouais ce qui venait de se passer, et ceux-ci envoyèrent une députation à M. de Frontenac, pour lui représenter qu’il était nécessaire d’appaiser les Miamis, si l’on voulait qu’ils ne se joignissent pas aux Iroquois. Ils étaient, en effet, tellement irrités contre les Français, que Nicolas Perrot, si accrédité parmi eux, fut sur le point d’être brulé, et n’échappa à leur fureur que par le moyen des Outagamis, qui le tirèrent de leurs mains.

Le commerce des particuliers chez les tribus sauvages ne fut pas entièrement supprimé, mais restreint de manière à faire cesser les inconvéniens et les plaintes auxquelles il avait, depuis longtems, donné lieu.

Pour revenir aux Iroquois, les partis qu’ils avaient mis en campagne ne furent pas heureux, dans leurs rencontres avec les alliés des Français. Un de ces partis s’étant mis en route pour aller joindre le Baron, qui était allé s’établir près d’Albany, avec trente familles de sa tribu, quatre de ses découvreurs rencontrèrent Kondiaronk, le chef huron dont il a déjà été parlé. Il était à la tête de cent-cinquante guerriers, et avait mis pied à terre, au fond du Lac Ontario. Deux des découvreurs iroquois furent faits prisonniers, et l’on apprit d’eux que leurs gens n’étaient pas loin ; qu’ils étaient au nombre de deux cent-cinquante ; mais qu’ils n’avaient de canots que pour soixante au plus.

Sur cet avis, Kondiaronk s’avança, en canots, avec ses gens, vers l’endroit où on lui avait dit que les ennemis étaient campés : lorsqu’il en fut à une portée de