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la fuite. Après cet exploit naval, il reprit le fort Bourbon, dont les Anglais s’étaient de nouveau rendus maîtres. Il y laissa, comme commandant, M. de Martigny, son cousin germain, et M. de Boisbriand, en qualité de lieutenant de roi.

Il ne se passa rien de bien important, dans le centre de la colonie, depuis l’automne de 1696 jusqu’au printemps de l’année suivante. Mais bientôt, les Iroquois, s’appercevant qu’on ne songeait plus à les aller inquiéter chez eux, se mirent, de toutes parts, en campagne ; ce qui obligea le gouverneur de Montréal à multiplier les partis, pour rompre leurs mesures. Le comte de Frontenac se repentit alors d’avoir ménagé une nation, à laquelle il avait fait trop de mal, pour espérer de la gagner jamais ; et ce qui se passait, en même temps, dans les contrées de l’Ouest, vint ajouter encore à sa sollicitude.

Un assez grand nombre de Miamis, des bords de la rivière Maramek ou Merrimak, en étaient partis, sur la fin du mois d’août de l’année précédente, pour s’aller réunir avec leurs frères établis sur la rivière de Saint-Joseph, et avaient été attaqués, en chemin, par des Scioux, qui en avaient tué plusieurs. Les Miamis de Saint-Joseph, instruits de cet acte d’hostilité, allèrent chercher les Scioux, jusque dans leur pays, pour venger leurs frères, et les rencontrèrent retranchés dans un fort, avec des Français du nombre de ceux qu’on appellait Coureurs de bois. Ils les attaquèrent, à plusieurs reprises, avec beaucoup de résolution ; mais ils furent toujours repoussés, et contraints enfin de se retirer, après avoir perdu plusieurs de leurs gens. Comme ils s’en retournaient chez eux, ils rencontrèrent