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M. de Brouillan s’embarqua avec ses troupes et ses milices, et d’Iberville se mit en route, par terre, le 1er novembre, avec tous les Canadiens et quelques Sauvages. Le tout ne se montait pas à plus de cent trente hommes ; mais avec cette petite troupe, d’Iberville prit, l’un après l’autre, un nombre de petits forts, et fit plusieurs centaines de prisonniers. Arrivé à la vue de Saint-Jean, il lui fallut agir de concert avec M. de Brouillan, et sous ses ordres ; mais il eut encore la première et la principale part à la prise de cette ville et des forts qui la défendaient. On détruisit ces forts, et l’on brula toutes les maisons du bourg et des environs. De Brouillan s’en retourna à Plaisance, avec tout son monde ; ce qui n’empêcha pas d’Iberville de continuer la petite guerre, avec ses Canadiens. Dans l’espace de deux mois, il prit tout ce qui restait aux Anglais, dans l’île, excepté Bonaviste et Carbonière, places trop fortes pour la poignée de gens qu’il commandait, et fit de six à sept cents prisonniers, tant hommes que femmes et enfans.

Après d’Iberville, qui donna, dans cette expédition, de grandes preuves de sa capacité, et qui se trouvait partout où il y avait plus de risques à courir et de fatigues à essuyer, et Montigny, qui ordinairement prenait les devans, et laissait peu à faire à ceux qui le suivaient, MM. Dugué, de Plaine et de la Perrière, tous trois Canadiens, se distinguèrent d’une manière particulière. Les détails dans lesquels entrent M. de la Potherie et le P. de Charlevoix nous ont paru trop minutieux pour cette histoire. Au reste, les traits de bravoure et d’habileté compensent à peine le désir de piller, d’incendier et de détruire, qui semble