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rivière de Saguenay et du lac Saint-Jean. Les Algonquins occupaient les bords du grand fleuve, depuis quelques lieues au-dessous de Québec jusqu’à l’embouchure de la rivière de Saint-Maurice, ou un peu au-dessus. Une autre tribu occupait l’île de Montréal et ses environs. Au midi des grands lacs Érié et Ontario, qui ne furent découverts que longtemps après les voyages de Jacques Cartier, était la nation des Agonnonsiomni ou Iroquois, espèce de confédération composée de cinq tribus, ou cantons, savoir, en allant à peu près de l’est à l’ouest, Agnier ou Mohawk, Onnontagué, Goyogouin ou Cayuga, Onneyouth et Tsonnonthouan.[1] Au nord-ouest des Iroquois, entre les lacs Érié et Huron, était la tribu nombreuse des Yendats ou Hurons. Les Outaouais fréquentaient principalement les bords de la grande rivière qu’on a depuis appellée de leur nom.

Tous ces peuples, excepté peut-être les Iroquois, étaient de mœurs assez douces, dans le commerce ordinaire de la vie ; ils ignoraient l’usage des boissons ennivrantes, et étaient exempts de la plupart des vices qui infestaient les nations policées de l’Europe et des autres parties du monde ; mais dans leurs guerres, ils étaient tous d’une cruauté révoltante, tourmentant leurs prisonniers de la manière la plus horrible, et poussant quelquefois la barbarie jusqu’à les manger.[2] Ils croyaient à l’existence d’un être éternel et tout-puissant,

  1. Les Hollandais et les Anglais, ou leurs descendans en Amérique, ont donné à ces cinq cantons des noms un peu différents, les appellant, dans l’ordre énoncé, Mohawk, Onnondaga, Cayuga, Oneida et Seneka.
  2. La suite de cette histoire fera connaître plus particulièrement leurs mœurs et leurs habitudes.