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qu’autant de guerriers iroquois attendaient les Français, et les défiaient au combat.

L’armée traversa le lac, en ordre de bataille : M. de Callières, qui tenait la gauche, feignit de faire la descente de ce côté là, où étaient les ennemis, et dans le même temps, M. de Vaudreuil la fit sur la droite, avec sept ou huit cents hommes ; puis, tournant autour du lac, il alla joindre M. de Callières, et alors tout le reste de l’armée débarqua. M. Levasseur traça aussitôt un fort, qui fut achevé, le lendemain. On y enferma les vivres, les canots et les bateaux, et on en confia la garde au marquis de Crisasi, (frère du chevalier de ce nom,) et à M. Desbergers, capitaines, auxquels on donna cent-cinquante hommes choisis. Le soir, on apperçut une grande lueur, du côté du grand village d’Onnontagué, et l’on jugea que les Sauvages y avaient mis le feu.

Le 3 août, l’armée alla camper à une demi-lieue du débarquement, près des Fontaines Salées. Le lendemain, M. de Subercase la rangea en bataille, sur deux lignes, et fit les détachemens nécessaires pour porter l’artillerie. M. de Callières commandait la ligne de gauche, et M. de Vaudreuil, celle de droite : le général était entre les deux, porté dans un fauteuil, environné de sa maison et des volontaires, et ayant devant lui le canon. L’on n’arriva que fort tard au village, que l’on trouva presque réduit en cendres.

Dans l’après-midi du 5, un prisonnier français arriva d’Onneyouth, chargé d’un collier de la part de ce canton, pour demander la paix. Le général le renvoya aussitôt, avec ordre de dire à ceux qui l’avaient député, qu’il allait faire marcher des troupes de leur côté. En