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de vouloir écouter ces derniers, ils tombèrent sur eux à l’improviste, et après en avoir tué et blessé un bon nombre, obligèrent le reste à fuir en grand désordre.

Les Iroquois furent dédommagés de cet échec par la malveillance d’un chef huron, que les Canadiens avaient surnommé le Baron. Ce chef avait envoyé sous-main son fils, avec quarante guerriers qui lui étaient dévoués, vers les Tsonnonthouans. Ils conclurent avec ce canton un traité de paix, dans lequel les Outaouais furent compris. Peu après, des envoyés iroquois furent reçus par les Sauvages de Michillimakinac, et en obtinrent tout ce qu’ils voulurent, même la promesse de se joindre à eux, pour faire la guerre aux Français.

Ce qui mécontentait surtout les alliés des Français, c’était le haut prix des marchandises qu’on leur vendait. Quelques uns d’eux avaient été en députation à Montréal, à la suggestion de M. de Lamotte, pour demander que les effets dont ils ne pouvaient se passer leur fussent vendus à meilleur marché : le gouverneur général leur avait laissé entrevoir qu’ils seraient satisfaits sur ce point. Lorsque ces députés furent de retour, M. de Lamotte assembla les chefs, et déclara devant tous, qu’il donnerait à crédit, aux prix accoutumés, tout ce qui restait de marchandises dans ses magasins. Cette déclaration jointe à tout ce qu’il put leur dire, pour raffermir les uns dans leurs bonnes dispositions, et faire revenir les autres de leur éloignement, eut assez d’effet pour qu’il crût pouvoir leur proposer d’envoyer des partis de guerre contre les Iroquois.

À peine le commandant eut-il fini de parler, que plusieurs se déclarèrent chefs de l’entreprise qu’il pro-