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cabanes et toutes les provisions. Mantet eut pareillement bon marché du second, qui n’était qu’à un quart de lieue du premier. Le troisième, qui était beaucoup plus grand, couta aussi bien davantage. Ou y arriva dans la nuit du 18 ; les Agniers, quoique surpris, se défendirent bien. L’on en tua une vingtaine, et l’on en fit deux cent-cinquante prisonniers. Après cet exploit, les Français se retranchèrent, dans l’attente d’être attaqués. Les Agniers réunis parurent, en effet, au bout de deux jours, et se retranchèrent aussi, de leur côté. Ils furent attaqués vigoureusement, et se défendirent de même. Leur retranchement ne fut forcé qu’à la troisième charge. La perte des Français fut de seize morts et douze blessés : celle des Iroquois ne fut pas plus considérable. Après s’être débandés, ils se rallièrent, et suivirent l’armée française pendant trois jours, sans néanmoins s’en trop approcher. Une soixantaine de prisonniers, amenés à Montréal, fut à peu près tout le fruit de cette incursion chez les Agniers. À peine l’expédition était-elle de retour, qu’un parti de ces Sauvages se montra près de l’île de Montréal, attaqua un convoi, et tua une partie de ceux qui le composaient.

Au mois de juin, le gouverneur général ayant appris que huit cents Iroquois s’étaient mis en marche, et étaient déja près des Cascades, à l’extrémité du lac Saint-Louis, fit partir le chevalier de Vaudreuil, à la tête de six compagnies de troupes. Le gouverneur de Montréal avait aussi assemblé un corps de sept à huit cents hommes, et ils s’avancèrent, tous deux, jusqu’aux Cascades ; mais ils n’y trouvèrent plus l’ennemi : il avait décampé, à la nouvelle des préparatifs qui se faisaient contre lui.