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Les Iroquois, sortant aussitôt de leur ambuscade, se jettèrent avec fureur sur ce qui restait du parti français ; et dans la confusion qu’une attaque si brusque et si imprévue avait causée, ceux qui voulurent gagner leurs canots les firent tourner ; de sorte que les barbares eurent bon marché de gens qui avaient, en même temps, à se défendre contre eux, et à lutter contre la rapidité du courant, qui les entrainait. Ils se défendirent pourtant avec une bravoure, qui aurait pu les sauver, si les Sauvages ne les eussent point abandonnés ; car on apprit ensuite que la Chaudière-Noire n’était accompagné que de cent-quarante guerriers. La Gemeraye fut assez heureux pour s’échapper, avec quelques soldats ; mais Saint-Michel et les deux Hertel furent faits prisonniers.

Après cette rencontre, on fut quelque temps sans entendre parler des Iroquois ; mais le 15 juillet, au moment où l’on s’y attendait le moins, la Chaudière-Noire fit descente à l’endroit nommé la Chenaye, sur la Rivière Jesus, et y enleva une quinzaine d’habitans. M. de Callières envoya contre lui cent soldats, sous le capitaine Duplessis-Faber, qu’il fit suivre par le chevalier de Vaudreuil, à la tête de deux cents hommes. Les Iroquois se jettèrent dans les bois, et s’enfuirent avec précipitation, abandonnant leurs canots et quelque bagage. On renforça le corps du chevalier de Vaudreuil, et on lui ordonna de poursuivre les ennemis. Il atteignit leur arrière-garde, un peu au-dessous du Long-Sault, leur tua ou leur prit une quinzaine d’hommes, et délivra une partie des habitans enlevés à la Chenaye.