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les Sauvages de la Montagne, et leur enleva une trentaine de femmes et d’enfans. D’autres bandes moins considérables se répandirent depuis Repentigny jusqu’aux îles de Richelieu, et firent partout de grands dégâts. M. Lemoyne de Bienville, à la tête de deux cents hommes choisis, tant Français que Sauvages, surprit une de ces troupes, forte de soixante hommes, Agniers et Goyogouins, et comptait bien que pas un de ces barbares ne lui échapperait ; mais les Agniers ayant demandé à parler aux Iroquois du Sault Saint-Louis, ceux-ci voulurent absolument les écouter, de peur, disaient-ils, de rompre tout accommodement entre eux et leurs frères. Les Agniers leur protestèrent qu’ils ne souhaitaient rien tant que la paix, et s’offrirent de s’en retourner chez eux, avec promesse d’envoyer des députés à Montréal, pour traiter de la paix avec M. de Callières. On les crut sur leur parole ; et ils échappèrent ainsi, par une ruse de guerre, à la mort ou à la captivité.

À peu près dans le même temps, ayant eu avis qu’on avait découvert une trentaine d’Onneyouths, à Saint-Sulpice, dans une maison abandonnée, le chevalier de Vaudreuil s’avança, de ce côté, avec une centaine de volontaires, parmi lesquels on distinguait le même de Bienville, le chevalier de Crisasi, réfugié sicilien, et Oureouharé. En s’approchant de la maison, on apperçut quinze Sauvages couchés en-dehors sur l’herbe. On donna dessus, et ils furent tous tués, avant d’avoir eu le temps de se reconnaître. Aux cris des mourans, ceux qui étaient dans la maison se mirent en défense, et Bienville s’étant trop approché d’une fenêtre ouverte, fut renversé mort, d’un coup de fusil. La