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ses matelots avaient été tués ou blessés. Les deux autres vaisseaux tinrent encore quelque temps ; mais dans l’après-midi, ils allèrent se mettre à l’abri du canon du fort, dans l’Anse des Mères. Ils y furent accueillis par un grand feu de mousqueterie, qui leur tua beaucoup de monde, et les obligea à s’éloigner encore d’avantage.

Le 20, de grand matin, les troupes qui étaient débarquées à Beauport battirent la générale, et se rangèrent en bataille. Elles s’ébranlèrent ensuite, et cotoyèrent, pendant quelque temps, la petite rivière, en bon ordre ; mais MM. de Longueil et de Sainte-Hélène, à la tête de deux cents volontaires, leur coupèrent chemin ; et escarmouchant, de la même manière qu’on avait fait le 18, ils firent sur les troupes anglaises des décharges si continuelles et si opportunes, qu’ils les contraignirent de gagner un petit bois, d’où elles firent un très grand feu. Les Canadiens les y laissèrent, et firent leur retraite en bon ordre. Ils eurent, dans ce second combat, deux hommes de tués, et quatre de blessés. Du nombre des derniers furent les deux commandans : Longueil ne fut blessé que légèrement ; mais Sainte-Hélène reçut une blessure grave, dont il mourut, au bout de quelques jours. C’était, suivant Charlevoix, « un des plus aimables chevaliers et un des plus braves hommes » qu’ait jamais eus le Canada.

Pendant cette action, M. de Frontenac s’était avancé, à la tête de trois bataillons de ses troupes, le long de la petite rivière, résolu de la passer, si les volontaires se trouvaient trop pressés.

La nuit suivante, les Anglais s’avancèrent, avec plusieurs pièces d’artillerie, résolus de battre la ville en