Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

marcha ensuite, sans s’arrêter, jusqu’à Québec, où il arriva, le 14, à 10 heures du soir, et où il apprit que la flotte ennemie était au pied de la traverse de l’île d’Orléans.

Il fut très satisfait de l’état où M. Provot avait mis la place. Cet officier y avait fait entrer un grand nombre des habitans des environs, et quoiqu’il n’eût eu que cinq jours pour faire travailler aux fortifications, il n’y avait aucun endroit faible dans la ville, auquel il n’eût pourvu, de manière à ne pas craindre un coup de main. Le gouverneur y fit ajouter quelques retranchemens, et confirma l’ordre que le major avait donné aux compagnies de milices de Beauport, de la côte de Beaupré, de l’île d’Orléans et de Lauzon, qui couvraient Québec, du côté de la rade, de ne point quitter leur position, qu’elles n’eussent vu l’ennemi faire sa descente, et attaquer le corps de la place.

M. de Longueil, fils ainé de M. Lemoyne, était parti, avec une troupe de Sauvages, pour examiner les mouvemens de la flotte anglaise. Toutes les côtes avancées du bas du fleuve étaient garnies d’habitans, qui obligeaient les chaloupes envoyées par l’ennemi à regagner le large.

Le 15, le chevalier de Vaudreuil partit, de grand matin, avec cent hommes, pour aller en reconnaissance, et charger les ennemis, s’ils entreprenaient de faire une descente ; avec ordre de ne les point perdre de vue, et de donner avis de tous les mouvemens qu’ils feraient.

M. de Frontenac fit commencer, le même jour, une batterie de huit pièces de canon, sur la hauteur qui était à côté du fort, et elle fut achevée, le lendemain.