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solution : M. Colombet resta sur la place, avec quelques uns de ses gens ; mais les barbares perdirent vingt-cinq des leurs.

Vers la fin d’août, on vit arriver à Montréal, un convoi de cent-dix canots, conduits par plus de trois cents Sauvages des tribus du Nord, et portant pour cent mille écus de pelleteries. La joie qu’on en ressentit fut bientôt troublée par les nouvelles alarmantes que l’on reçut. Un Sauvage du Sault Saint-Louis, qui avait été envoyé à la découverte, du côté d’Orange, rapporta qu’il avait apperçu, sur les bords du lac Saint-Sacrement, une armée entière occupée à faire des canots. Quelques jours après, le chevalier de Clermont, qui avait eu ordre de remonter la rivière de Richelieu, pour observer les ennemis, informa qu’il en avait vu un grand nombre sur le lac Champlain, et qu’il en avait même été poursuivi jusqu’à Chambly. Les signaux furent aussitôt donnés pour assembler les milices. Le 31, M. de Frontenac passa, de grand matin, à la Prairie de la Madeleine, où il avait assigné le rendez-vous général ; et les Sauvages septentrionaux, qu’il y avait invités, s’y rendirent tous, le soir. Le lendemain, le général fit la revue de ses forces, qui étaient de 1200 hommes. Le jour suivant, les découvreurs rapportèrent qu’ils n’avaient rien vu : sur quoi, les milices furent licenciées jusqu’à nouvel ordre. Deux jours après, un parti d’Iroquois tomba sur un quartier nommé la Souche, éloigné seulement d’un quart de lieue de celui où la petite armée de M. de Frontenac avait campé. Le même jour, c’est-à-dire, le 4 septembre, le gouverneur général congédia ses alliés sauvages, après leur avoir renouvellé les recommandations et les promesses qu’il leur avait