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qu’ils eurent reçu les présens dont Perrot était porteur, et qu’il sut admirablement bien leur faire valoir.

Ce changement avait lieu fort à propos pour l’avantage de la colonie ; car toute espérance de paix avec les Iroquois s’était évanouie. Ces barbares avaient arrêté le chevalier d’Eau et tous les Français de sa suite. Ils avaient fait plus : ils avaient brulé deux de ses gens, et l’avaient envoyé lui-même à New-York, pour convaincre les Anglais qu’ils étaient bien éloignés de vouloir se reconcilier avec les Français. Dès que M. de Frontenac fut instruit de ces faits, il prit ses précautions pour n’être point surpris : afin de mettre en sûreté les quartiers les plus exposés aux incursions des Iroquois, il fit deux détachemens de ses meilleures troupes. Le premier, destiné à protéger la côte du sud, depuis l’île de Montréal jusqu’à la rivière de Sorel, fut mis sous les ordres du chevalier de Clermont. Le second, qui devait mettre en sûreté le reste du pays, jusqu’à la capitale, eut pour commandant le chevalier de Lamotte. Ces précautions n’empêchèrent pas les Iroquois de se montrer en différents endroits du gouvernement de Montréal, et d’y tuer ou d’y enlever un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfans. Un de leurs partis, qui avait enlevé une quinzaine de personnes, femmes et enfans, près de la rivière de Békancour, fut poursuivi ; mais tout ce qu’on y gagna fut que ces barbares, pour fuir plus aisément, massacrèrent leurs prisonniers. Quelques jours après, un autre parti d’Iroquois descendit dans l’île de Montréal, par la rivière des Prairies. Un lieutenant réformé, nommé Colombet, rassembla vingt-cinq hommes, et alla à la rencontre de l’ennemi. Les Iroquois, qui étaient fort supérieurs en nombre, chargèrent les Français avec ré-