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île de l’Assomption, à cause de la solemnité du jour. Enfin, les trois vaisseaux remontèrent le fleuve, et arrivèrent à l’embouchure du Saguenay, le 1r. septembre.

Ayant rangé la côte l’espace d’environ quinze lieues, Cartier mouilla auprès d’une île qu’il nomma Île aux Coudres, à cause du grand nombre de coudriers qu’il y trouva. Huit lieues plus haut que l’Île aux Coudres, il en trouva une beaucoup plus grande et plus belle, toute couverte de vignes sauvages, et que pour cette raison, il appela Île de Bacchus. C’est celle qui a été nommée depuis Île d’Orléans. De cette île Cartier se rendit à l’entrée d’une petite rivière, qui en est éloignée de quelques lieues, et qui vient du nord. Il lui donna le nom de Sainte-Croix, parce qu’il y entra le 14 septembre. C’est celle qui porte présentement le nom de Saint-Charles. Le lendemain de son arrivée en cet endroit, il reçut la visite de Donnacona, chef de la bourgade de Stadaconé, qui était située sur l’éminence où est maintenant bâtie la haute ville de Québec. Il traita avec ce chef au moyen de deux Sauvages qu’il avait emmenés en France, l’année précédente, et qui entendaient un peu la langue française.

Le 19, Cartier partit du hâvre de Sainte-Croix, avec le plus petit de ses vaisseaux et deux chaloupes, pour remonter le fleuve ; laissant les deux autres à l’entrée de la rivière, avec la plus grande partie de son monde. Arrivé à l’entrée du lac Saint-Pierre, il y laissa son vaisseau, et continua sa route avec ses deux chaloupes. Il arriva, le 10 octobre, devant Hochelaga, bourgade sauvage située à l’endroit où est aujourd’hui Montréal, accompagné de MM. de Pontbriand, de la Pommeraye, et de Goyelle, trois de ses lieutenans. Il n’eut