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Sainte-Hélène, auxquels se joignirent, comme volontaires, MM. de Repentigny, d’Iberville, de Bonrepos et de Montigny. Il se dirigea du côté d’Orange, ou Albany, et arriva, dans la nuit du 7 au 8 février 1690, à la vue du bourg de Skenectady (le même que Charlevoix appelle Corlar). Il y entra sans que les habitans s’en apperçussent. Ayant fait le cri de guerre, à la manière des Sauvages, chacun donna de son côté. On ne trouva guère de résistance qu’à une espèce de fort, dont la garnison fit d’abord un feu assez-vif sur les assaillans : mais la porte de ce fort ayant été enfoncée, tous ceux qui le défendaient furent passés au fil de l’épée. Une maison, où l’on éprouva aussi de la résistance, fut enfoncée, et pas un de ceux qui s’y étaient enfermés ne fut épargné. « Bientôt, comme s’exprime Charlevoix, ce ne fut plus que massacre et pillage dans le bourg : » le ministre du lieu, et un nombre de femmes et d’enfans périrent dans cette boucherie. Le commandant de la place, qui s’était retiré de l’autre côté de la rivière, avec des soldats et des Sauvages, mit bas les armes, le lendemain. Toutes les maisons du bourg furent brulées. Enfin, on épargna une soixantaine de femmes et d’enfans, qui avaient échappé à la première furie des assaillans.

Après un si terrible exploit, on crut devoir reprendre promptement le chemin du Canada ; mais bientôt, les vivres venant à manquer, on fut contraint de se séparer. On fut attaqué dans la retraite, et l’on perdit une vingtaine d’hommes. Il n’y en avait eu que deux de tués, et un (Montigny) de blessé, à l’attaque de Skenectady.

Le second parti ne se composait que de cinquante-