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anglaises la facilité de faire aucune entreprise, par terre, contre le Canada, le comte de Frontenac avait ordre de détruire toutes les habitations voisines de New-York, et de mettre toutes les autres sous contribution.

Ce plan, qui serait réprouvé de nos jours, comme entrainant, dans sa réussite, des injustices criantes, pour ne pas dire des atrocités, mais qui était en harmonie avec les idées de l’époque, ou celles de Louis XIV et de son ministre Louvois, sur les droits de la guerre ; ce plan, disons-nous, était plus facile à concevoir qu’à exécuter. « Il dépendait, dit Charlevoix, du concours de deux choses sur lesquelles on ne peut jamais compter sûrement, à savoir, des vents favorables, et une diligence égale dans ceux qui étaient chargés de travailler aux préparatifs. » Le manque de ce concours le fit échouer complètement. Les vaisseaux ne furent prêts que fort tard ; ils furent séparés par les brumes, sur les bancs de Terre-Neuve, et ne furent réunis à Chédabouctou, que le 18 septembre. M. de Frontenac en repartit, le lendemain, avec tous ceux qui étaient destinés pour Québec, après avoir laissé à M. de la Caffinière des instructions qui prouvaient que, s’il ne renonçait pas encore tout-à-fait à l’expédition de la Nouvelle-York, il ne comptait pas beaucoup sur la réussite. Il apprit, le 25, à l’Île-Percée, l’irruption des Iroquois dans l’île de Montréal. Il arriva à Québec le 12 octobre, avec le chevalier de Callières. Ils en repartirent, le 20, et arrivèrent à Montréal, le 27.

Le comte de Frontenac n’apprit pas sans un profond regret que le fort de Catarocouy était, en toute pro-