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Sans s’arrêter à cette déclaration, le gouverneur général entreprit de négocier directement avec les Iroquois ; et au moyen des missionnaires, il réussit à se faire envoyer des députés par les trois cantons d’Onnontagué, d’Onneyouth et de Goyogouin. Ces députés, qui avaient été suivis par 1200 guerriers jusqu’au lac Saint-François, parlèrent avec beaucoup d’arrogance, donnant à entendre, que ce serait par pure faveur qu’ils feraient la paix, aux conditions proposées par le gouverneur de la Nouvelle York. Après avoir exposé en termes extrêmement emphatiques, la situation avantageuse des Cantons, la faiblesse des Français, et la facilité qu’aurait sa nation à les exterminer, ou à les chasser du Canada, Haaskouaun, chef de la députation, ajouta : « Pour moi, j’ai toujours aimé les Français, et je viens d’en donner une preuve non équivoque ; car ayant appris que nos guerriers avaient formé le dessein de venir brûler vos forts, vos maisons et vos grains, afin d’avoir bon marché de vous, après vous avoir affamés, j’ai si bien sollicité en votre faveur, que j’ai obtenu la permission d’avertir Ononthio, qu’il pouvait éviter ce malheur, en acceptant la paix aux conditions que Corlar[1] lui a proposées. »

M. Denonville répondit à la députation iroquoise, qu’il consentirait volontiers à la paix, mais qu’il ne la donnerait qu’à ces conditions : 1.o que tous les alliés des Français y seraient compris ; 2.o que les cantons d’Agnier et de Tsonnonthouan lui enverraient aussi des députés ; 3.o que toute hostilité cesserait de part et

  1. C’est le nom qu’ils donnaient au gouverneur de la Nouvelle York, et généralement aux Anglais, ou à leurs descendans, établis en Amérique.