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vaient pas été joués, et faire qu’ils s’en retournassent tranquillement chez eux.

Quand l’effervescence se fut un peu calmée, les chefs dirent à ceux qui les avaient fait venir inutilement de si loin : « Ce n’est pas la première fois qu’Ononthio se sert de nous, comme d’instrumens, pour son avantage. Nous voyons bien que les Français n’ont en vue que leurs intérêts, et non le nôtre, dans toutes ces expéditions. Nous ne serons plus trompés ; Ononthio ne nous fera plus sortir de chez nous que quand il nous conviendra de le faire : nous le laisserons vider seul ses différens avec les Iroquois, contre lesquels nous saurons bien nous défendre, s’ils viennent nous attaquer. »

À peine M. de la Barre fut-il de retour à Québec, qu’il y arriva un renfort de troupes, qui aurait pu le mettre en état de faire la loi à ceux dont il venait, pour ainsi dire, de la recevoir. L’état déplorable où sa petite armée avait été réduite par la disette et la maladie, excita contre lui un murmure général, et M. de Meules crut devoir informer le ministre des colonies de la manière peu judicieuse, ou peu vigilante, dont l’expédition avait été conduite.

Cette même année 1684, M. de Callières, militaire de grand mérite, fut nommé gouverneur de Montréal, en remplacement de M. Perrot, qui s’était brouillé avec le séminaire, et à qui le roi donna le gouvernement de l’Acadie.

Depuis l’époque où nous avons laissé cette dernière province, il ne s’y était rien passé de remarquable, que quelques aggressions de la part des Anglais, ou des habitans des colonies anglaises, et des altercations et des