Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tsonnonthouans répareraient le mal que leurs guerriers avaient fait aux Français, en allant faire la guerre aux Illinois ; mais on exigea du général que son armée décampât dès le lendemain. Il partit lui-même, sur le champ, après avoir donné ses ordres pour l’exécution de ce dernier article.

Cependant, M. de la Durantaye, qui commandait à Michillimakinac, et M. Duluth, son lieutenant, qui était à la Baie Verte, avaient eu ordre d’inviter les tribus de ces quartiers à se rendre à Niagara, où le gouverneur général devait se trouver, vers le milieu d’août, avec son armée, pour châtier les Tsonnonthouans. Ces Sauvages montrèrent d’abord beaucoup de répugnance à se joindre aux Français, particulièrement ceux de la Baie, en conséquence des mauvais procédés des gens de M. de la Sale à l’égard de quelques uns d’entr’eux ; mais enfin, Perrot, le voyageur dont nous avons parlé plus haut, vint à bout de leur faire comprendre qu’il y allait de leur intérêt, plus encore que de celui des Français, d’humilier, sinon de détruire une nation qui voulait faire la loi à toutes les autres. M. de la Durantaye se trouva bientôt à la tête de cinq cents guerriers, Hurons, Outaouais et autres, auxquels il put joindre deux cents Français ou Canadiens, et descendit, avec eux, à Niagara. Mais quel ne fut pas l’étonnement des Sauvages de n’y trouver ni M. de la Barre, ni aucun Français ? Ils se plaignirent hautement qu’on ne les avait tirés de leur pays que pour les livrer aux Iroquois ; et quand ils surent que la paix était faite, la Durantaye, Duluth et Perrot eurent besoin de mettre dehors toutes les ressources de leur génie, pour leur persuader qu’ils n’a-