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CHAPITRE XVIII.


Administration du comte de Frontenac. — Découverte du Micissipi. — Compagnie du Nord.


L’expérience de M. de Courcelles ; la fermeté et la sagesse avec lesquelles il avait gouverné, l’avait fait aimer des Français, et respecter des Sauvages. « Le caractère de son successeur, dit un historien, a quelque chose d’extraordinaire. Il était doué de grandeur d’âme et d’héroïsme, ferme de caractère, mais altier et indomptable ; ayant de grandes vues, mais incapable de céder aux conseils et de modifier ses desseins ; courageux, persévérant, homme d’esprit, homme de cour, mais susceptible de préventions, sacrifiant la justice à ses haines personnelles et le succès d’une entreprise au triomphe de ses préjugés ; ambitieux, ardent ; homme dont on avait tout à espérer et beaucoup à craindre. »

Il se brouilla d’abord avec les missionnaires et les ecclésiastiques, particulièrement ceux de Montréal : il fit mettre aux arrêts M. Perrot, apparemment parce qu’il avait pris le parti des ecclésiastiques, ou était contrevenu à ses ordres : il fit emprisonner un prêtre du séminaire, qui avait prêché contre lui, dit-on, et avait pris des attestations des habitans de la ville en faveur de M.