Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gés dans une guerre qui ne pouvait avoir que des suites fâcheuses ; et M. de Courcelles partit sans différer pour Montréal, où il savait que des Sauvages de différentes tribus venaient d’arriver. Il les assembla, et après s’être efforcé de les convaincre que leur intérêt était de rester unis aux Français, il se fit amener les assassins du chef iroquois, et leur fit casser la tête en leur présence. Il promit de traiter de la même manière les assassins des Mahingans, lorsqu’il les aurait en sa puissance. Enfin, il dédommagea les deux tribus de ce qui leur avait été enlevé, et l’assemblée se sépara très satisfaite.

M. de Courcelles, par sa fermeté et le ton d’autorité qu’il savait prendre avec les Sauvages, fit aussi cesser les courses que les Iroquois et les Outaouais recommençaient à faire, les uns contre les autres. Mais, ayant voulu le prendre sur le même ton avec les Tsonnonthouans, qui inquiétaient quelques tribus voisines de leur pays, il reçut d’eux cette réponse pleine de fierté : « Quoi donc ! est-ce que nous n’aurons plus le droit de venger nos injures, parce que des missionnaires ont bien voulu s’établir parmi nous ? Est-ce que nous ne pourrons plus ni lever, ni poser notre hache, parce qu’il a plu à Ononthio de bâtir quelques cabanes dans notre pays ? Est-ce que, pour avoir fait la paix avec lui, nous sommes devenus ses vassaux ? Non ; nous verserons, s’il est nécessaire, jusqu’à la dernière goutte de notre sang, pour défendre notre liberté et notre indépendance ; et si les Français ont de la mémoire, ils se rappelleront que nous leur avons fait sentir, plus d’une fois, que nous ne sommes ni des alliés qu’on doive traiter avec tant de hauteur, ni des ennemis