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Le vice-roi s’était flatté de surprendre ces Sauvages ; mais il ne rencontra, dans les premiers villages, que ceux des vieillards et des femmes qui n’avaient pu s’éloigner assez promptement. On y trouva des vivres en abondance, et particulièrement un immense approvisionnement de maïs. Toutes les premières bourgades furent brûlées. Ce ne fut qu’à la dernière que l’on rencontra enfin les ennemis. Ils s’étaient sans doute proposé d’y combattre, mais l’appareil avec lequel ils virent les Français s’approcher, les effraya, et ils allèrent se mettre à couvert dans des lieux où il ne fut pas possible de les atteindre. On s’en vengea sur les cabanes, dont pas une ne resta sur pied dans tout le canton. Il y en avait de cent-vingt pieds de longueur, toutes revêtues en dedans de planches polies.

M. de Tracy aurait voulu châtier de la même manière les Onneyouths ; mais la fin d’octobre approchant, il crut qu’il était temps de penser au retour. À son arrivée à Québec, il fit pendre, pour l’exemple, quelques uns de ses prisonniers, croyant, apparemment, que c’était là un des droits des nations civilisées, dans leurs guerres avec des peuples barbares ; et par un contraste assez singulier, il renvoya de suite tous les autres, après leur avoir témoigné beaucoup de bonté.

L’établissement de la compagnie des Indes Occidentales dans la plupart des droits dont avait joui celle des Cent Associés, fut le dernier acte d’autorité que le marquis de Tracy exerça en Canada : dès que la navigation fut libre, il s’embarqua pour la France.

Les dîmes, que l’évêque de Pétrée avait fait taxer au treizième, excitaient beaucoup de plaintes dans la colonie : au mois de septembre de cette année 1667, le