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libelles. Dans quelques campagnes il fut répondu à l’appel de la Minerve, mais nous aimons à le pouvoir dire, sur un ton plus modéré, ou moins révoltant.

Pour revenir aux deux imprimeurs emprisonnés, ils s’adressèrent à la cour du banc du roi, pour faire décider si le conseil législatif avait le droit d’emprisonner pour infraction de ses priviléges, etc[1]. La cour décida contre eux, à l’unanimité. Ils s’en consolèrent, en se plaignant par requête à la chambre d’assemblée, et de la cour et du conseil.

Cependant, les préparatifs du triomphe des deux imprimeurs se poursuivaient avec activité, et c’était à ce triomphe que le peuple (juge compétent de ce qui est ou n’est pas libelle), saisi de l’appel de MM. Duvernay et Tracey, allait prononcer sur la démarche du conseil ; c’était sur la place de la liberté, comme l’avait dit M. M…, à l’assemblée du 15, que le peuple allait réviser et renverser la décision de la cour de Québec et du conseil. »

Fréquentes avaient été les assemblées, nombreux les appels au peuple de la ville et du district : les

    sera leurrer ! Lord Goderich répond qu’il ne comprend pas bien ce à quoi il est fait allusion… que si on peut lui désigner, &c. S’il n’avait pas assez d’intelligence pour comprendre un exposé bien clair et bien circonstancié, (les accusations vagues ou plutôt les injures contre les fonctionnaires publics,) pourquoi n’a-t-il pas eu la bonne foi de demander de nouveaux renseignements à l’hon. D. B. Viger ? — La Minerve du 30 janvier.

    Le peuple tâchera d’obtenir le redressement de ses griefs par les moyens constitutionnels dont il s’est servi, quoiqu’avec peu de réussite jusqu’à présent, et si ces moyens ne réussissent point, il verra ensuite ce qu’il aura à faire. Un état bien policé peut-il permettre que quelques individus ignorans, obscurs, méprisés généralement apportent des obstacles au bonheur de cinq cent mille habitans qu’ils veulent rendre esclaves. Si ce faible corps veut employer la force et abuse de l’autorité qu’on a bien voulu, sans y penser, lui laisser pendant longtems, convient-il à des hommes libres de se laisser tranquillement enchaîner et piller ? »

  1. « Non pas pour sortir plus tôt de leur prison, suivant la Minerve, mais, dans la vue de mettre la cour et le conseil en défaut. »