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nay, éditeur de la Minerve, afin de répondre pour cette offense. »

Ce procédé ne fut pas adopté, nemine contradicente ; MM. Coffin, Hale et Hatt différèrent de la majorité sub silencio ; MM. Bell, Caldwell et Felton, « parcequ’une mesure d’un caractère aussi décidé devait avoir l’effet de donner de l’éclat et de l’importance à des opinions et à des personnes insignifiantes et méprisables, et parceque les écrits en question étant des libelles sont du ressort des tribunaux ordinaires pour les poursuites. »

M. Ryland diffère de la majorité, ou proteste contre son procédé, parceque, selon lui, il serait plus à propos que le conseil législatif présentât au gouvernement une adresse, exposant : « qu’il circule maintenant dans la province des publications d’un caractère révolutionnaire, et signalant plus particulièrement celles qui ont été soumises à la considération de la chambre ; que les auteurs de ces écrits n’hésitent pas de faire, de la manière la plus audacieuse, un appel aux habitants en général, et à la chambre d’assemblée en particulier, de s’unir aux fins d’abolir la forme actuelle du gouvernement établi dans cette colonie ; que ces productions séditieuses et inflammatoires ont été répandues subséquemment aux communications faites par son Excellence à la chambre d’assemblée durant la présente session ; qu’après les concessions libérales et importantes, annoncées à cette chambre, par le message de son Excellence, du 18 novembre dernier, les habitans du Canada sont invités par ces publications à s’unir pour renverser la constitution donnée à cette province, constitution pour laquelle le peuple Canadien a exprimé son attachement inaltérable, et sous laquelle, pendant quarante ans, il a joui d’un degré de prospérité, de bonheur et