Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mentionnés étaient des libelles contre la chambre, propres à exciter des soupçons et de la méfiance dans l’esprit du peuple, contre les procédés et les motifs de ses représentans, et une violation des priviléges de la chambre, et que M. Mackenzie, qui s’était reconnu l’auteur de ces articles, (et qui était membre de la chambre), devait être requis de fournir sa défense. » Il la fournit, en effet, ce jour-là et le lendemain, mais en aggravant son offense par ce qu’on qualifia d’effronterie et de cynisme.

Il fut résolu, d’abord, à la majorité de 27 contre 15, que W. L. Mackenzie, écuyer, s’étant reconnu l’auteur de libelles faux, scandaleux et diffamatoires, et ayant aggravé son délit par la manière dont il avait soumis sa défense, était coupable d’avoir violé les priviléges de la chambre et ensuite, qu’il fût expulsé.

L’expulsion eut lieu le 12, et dès le lendemain, le sieur Mackenzie et ses amis avaient trouvé le moyen d’assembler quelques centaines d’habitans de la basse classe du comté d’York, à qui ils avaient fait signer une pétition au lieutenant-gouverneur, se plaignant de la chambre d’assemblée, et priant son Excellence de la dissoudre.

Sir John Colborne leur répondit laconiquement : « Messieurs ; j’ai reçu la pétition des habitans. »

Les campagnards s’étant fait joindre par un nombre des habitans d’York, promenèrent M. Mackenzie comme en triomphe, par la ville, en signe de leur approbation. Le triomphateur fit une harangue à la foule, qui applaudit par trois acclamations, pour « le roi matelot », le comte Grey et les ministres « réformistes, et par trois autres pour le gouverneur, l’assemblée et le peuple patriote du Bas-Canada. Le rassemblement s’organisa ensuite, et adopta des résolutions