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nécessité (en obéissance aux instructions que j’ai reçues,) de réserver à la signification du plaisir de sa Majesté le bill des subsides votés pour le service de l’année courante.

« Les embarras résultant de ce procédé seront nécessairement considérables, mais je tâcherai de faire en sorte que la province les ressente aussi peu que les circonstances le permettent. »

Si l’année précédente, Lord Aylmer avait pu annoncer au ministre des colonies qu’un « changement favorable s’était opéré dans la disposition générale de la chambre d’assemblée, vers la fin de la session », il eut, cette année, à lui annoncer tout le contraire. Après avoir assez bien commencé, elle finit, on ne pouvait plus mal, en passant un bill inacceptable, ou insanctionnable, pour l’indépendance des juges, par elle demandée, précédemment, à cor et à cri, et surtout, en refusant brusquement une liste civile de £5,900. Cependant, quoique dans cette session, les membres de l’assemblée eussent été, suivant M. Stuart (répondant à M. Papineau,) « condamnés à entendre des tirades injurieuses de mauvais goût, et quelquefois exprimées en mauvais langage », les débats y furent moins acrimonieux et moins violents que dans la session précédente, probablement, parceque la chambre ne jugea pas à propos, cette fois, de considérer l’état de la province. Ce fut la question de la « composition des conseils » qui donna lieu aux discussions les plus animées, et parfois les plus intéressantes. MM. Bourdages et Papineau, renonçant à leur panacée universelle, l’entière abolition du conseil législatif », s’étaient merveilleusement épris, on ne saurait dire par quel retour sur eux-mêmes, ou par quel nouveau choc électrique, d’un conseil législatif électif, dont ils avaient