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l’année précédente, et leur amendement, en ce qu’il n’y était plus question d’abolir entièrement le conseil législatif, mais d’en faire un corps électif. Les quatre dernières propositions exposaient, au sujet des terres réservées à la couronne et au clergé, des griefs qui avaient été oubliés dans la requête de l’année précédente, nonobstant la recommandation instante et répétée du gouverneur à la chambre d’assemblée, de s’efforcer de n’en pas oublier un seul, « quelque petit qu’il fût ».

Le lendemain, 11, le même M. Bourdages, contrevenant à la recommandation du Comité du Canada et à la teneur de la dépêche qui venait d’être communiquée à l’assemblée, ainsi qu’au rapport de son comité spécial le bill de l’indépendance des juges, proposa que par ce bill le juge-en-chef (qui avait le plus contribué à faire rejeter son bill de fabriques, ou des notables) fût exclu des conseils. Cette proposition fut rejettée, ainsi que les douze sur la composition des conseils, &c. ; mais le bill de l’indépendance des juges n’en devint guère plus acceptable, en conséquence des conditions qui y furent attachée, ou des matières étrangères qui y furent introduites.

En lisant les propositions « soumises » par M. Bourdages, soit de son propre mouvement, soit à la suggestion d’autrui, à la suite de communications si satisfaisantes, de nouvelles si agréables, sous tous les rapports, on est porté à se demander s’il n’y avait pas alors dans l’assemblée un homme, ou plusieurs hommes, qui se croyaient personnellement intéressés à la perpétuation, à l’augmentation même des dissentions et des troubles, sinon à un bouleversement final, ou qui avaient naturellement en horreur la paix et la félicité publiques, en l’absence de tout prétexte de