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quement, par la force des voix contre la solidité des raisonnemens[1].

Le 18, le gouverneur fit remettre à l’assemblée la copie d’une dépêche de lord Goderich, datée du 7 juillet, en réponse à la requête de cette chambre, se plaignant de griefs, &c.

De cette longue et verbeuse dépêche nous ne pouvons donner que le sommaire suivant :

« Le roi confie à la législature provinciale l’appropriation des fonds provenant des biens des Jésuites, persuadé que l’assemblée trouvera juste de continuer à maintenir les établissemens d’éducation auxquels ils sont maintenant appliqués… Si l’assemblée était disposée à procurer des casernes suffisantes, les bâtimens faisant partie des biens des Jésuites qui autrefois servaient de collége, seront affectés à la même destination à laquelle les fonds généraux des biens des Jésuites sont sur le point d’être rendus. Des sommes provenant de ces biens sont mises à la disposition de la légis-

  1. M. Bourdages fait motion, que les entrées des journaux… relatives à l’expulsion de M. Christie soient lues.

    M. Cuvillier demande au moins 24 heures d’avis.

    M. Lee demande si les lois du pays ne sont pas au-dessus des priviléges de la chambre. Expulser M. Christie, ce serait enfreindre les droits du peuple. M. Bourdages a assumé une grande responsabilité, car sans lui cette question ne se serait pas élevée, &c.

    M. Ogden : « L’expulsion n’entraîne pas l’illégibilité, c’est une nouvelle question entre la chambre d’assemblée et le comté de Gaspé. »

    M. Lagueux : « C’est une lutte, dit-on, entre la chambre et le comté de Gaspé ; si c’est le cas, qu’elle se décide immédiatement : on nous menace de l’obstination du comté de Gaspé : pourquoi la craindrions-nous ? S’il souffre par le manque d’un représentant, c’est sa faute. »

    M. Bourdages veut bien se charger de la responsabilité dont on le menace : il s’oppose à un délai de 24 heures : « Ces 24 heures ressembleraient à un sursis accordé à un criminel condamné à mort. Quand il songe à la trahison de M. Christie il regarde son expulsion comme juste, et Gaspé, insulte cette chambre, en l’élisant de nouveau. La chambre ne doit pas se laisser intimider par les menaces de ce comté. »