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voir le désir bien marqué de concilier un corps dont une partie des membres se montrèrent, dans cette session même, plus qu’inconciliables [1].

Le lendemain de l’ouverture, le premier sujet introduit dans l’assemblée fut une tentative sans exemple dans les annales de la chambre des communes d’Angleterre, celle de faire expulser par une chambre nouvelle, et composée en très grande partie de membres nouveaux, un membre de cette chambre, pour une infraction de priviléges prétendue commise contre la chambre précédente. Le 28 janvier, M. Thibaudeau, nouveau membre pour le nouveau comté de Bonaventure, « fait motion que les entrées dans les journaux de la chambre, du 14 février 1829, et du 22 janvier 1830, relativement à l’expulsion de la chambre, de Robert Christie, écuyer, soient maintenant lues ».

Quoique M. Bourdages s’empresse de se dire satisfait de voir un nouveau membre s’occuper d’une mesure aussi importante, et le loue d’en agir ainsi, la motion ne laisse pas que d’exciter de la surprise et des réclamations, particulièrement de la part de MM. Leslie, Lee, Stuart, Cuvillier, Fisher, Duval, de Montenach, et autres[2].

  1. Dès le 24 janvier la simple entrée du secrétaire civil, pour remettre au greffier un message annonçant que le gouverneur ne pouvait pas ouvrir le parlement ce jour-là, donna lieu, d’abord, à des délibérations à huis-clos, et, le lendemain, fit dire à M. Bourdages, que la chambre avait été attaquée, sans aucune arme pour se défendre, &c., et à M. Neilson, que si une telle chose était permise, la chambre n’aurait pas de priviléges, et à M. Papineau, que le comité des priviléges devait énoncer combien les membres avaient été alarmés en voyant leurs priviléges envahis. M. Papineau fit un long discours, dans lequel M. Stuart ne vit que des divagations étrangères au sujet, et (faisant allusion aux sessions précédentes,) des déclamations répétées régulièrement trois fois par semaine.

    M. Bourdages trouva qu’en effet M. Papineau s’était écarté de l’état de la question, et attribua le même tort à M. Stuart. La majorité décida que le sujet méritait d’être référé au comité des priviléges.

  2. M. Leslie observa que les prétendues offenses de M. Christie