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violentes, et d’abandonner l’exercice d’un droit dont nous ne devons pas nous départir ; autrement, nous nous trouverions dans une situation pire que celle où nous nous sommes trouvés précédemment. L’occasion est arrivée où nous devons faire preuve de prudence, et montrer que nous savons user de nos droits. »

M. Young, répondant à M. Ogden, dit qu’il a suivi la marche ordinaire, et que, quant au message de 1829, Sir James Kempt, a été approuvé en Angleterre. Le roi peut confier à l’assemblée le droit d’approprier le revenu[1]. « Les solides raisons » l’emportèrent, cette fois, sur les vagues et injurieuses déclamations ; la chambre s’étant divisée sur l’amendement de M. Bourdages, les votes furent, 11 pour[2], 41 contre.

Dans presque toutes les sessions, depuis 1807, un bill pour ce qu’on appelait l’indemnité ou la paie des membres, avait été introduit et rejeté. Le même bill passa, cette année, dans l’assemblée, mais fut rejeté dans le conseil[3]. Indigné de ce rejet, M. Bour-

  1. Le roi ne peut pas aller à l’encontre de la loi, et c’est ce qu’avait dit Sir James Kempt.
  2. MM. Bourdages, Fortin, Huot, Lafontaine, Méthot, Morin, Panet, Papineau, Thibaudeau, Trudel, Valois.
  3. « Le conseil législatif a rendu, suivant nous, un service au pays, en ne concourant pas à un projet de la chambre basse : nous voulons parler du bill de la paie des membres de cette chambre. Outre que le rejet de ce bill épargne à la province plusieurs milliers de livres, il empêchera que l’assemblée ne se compose, à l’avenir, en grande partie, (comme c’était, en apparence, le but de quelques-uns des fauteurs de la mesure et en particulier de M. Neilson,) que de simples cultivateurs, gens très respectables, sans doute dans leur état, mais très peu propres, généralement, à faire des législateurs*, parce que, vu l’état général de l’éducation chez la classe agricole, un très grand nombre seraient nécessairement menés et menables, à la volonté d’un très petit nombre comme l’ont remarqué quelques membres, entre autres, M. Cuvillier. » — L’Observateur.

    * Qui tenet aratrum, stimulo boves agitat, et conversatus in opesibus eorum… et enarratio ejus in filiis taurorum. Cor suum dabit in versandis sulcis, et vigilia ejus in saginâ vaccarum. Sic omnis faber et architectus, qui noctem tanquam diem transigit… Sic faber