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fonctionnaires qui ont perpétré le mal, ce n’est pas arrêter la marche du gouvernement, c’est faire sentir la réalité de nos griefs… »

M. Young, compare la proposition de M. Bourdages à celle d’un homme, qui, sur un grand chemin, demande le pistolet à la main, la bourse ou la vie à un autre. « On veut, continue-t-il, forcer le roi à agir, le mettre sur la défensive, non plus demander, mais exiger, et avec le pouvoir que prétend avoir le gouvernement, il est à appréhender qu’il ne rende nos espérances illusoires. On pourrait revenir au projet de l’union, et nous réunir de gré ou de force à l’assemblée[1] du Haut-Canada, qui se conforme aux désirs du gouvernement. Nous pouvons craindre de voir renaître les mêmes disputes que sous le comte de Dalhousie, le trouble et la discorde succéder à la paix, et détruire tout espoir de conciliation. »

M. Papineau, que rien n’étonne, ne s’étonne pas que l’on se serve d’aussi faibles argumens, pour soutenir une mauvaise cause… Des craintes aussi puériles ne peuvent guider que des hommes pusillanimes… Le gouvernement est si désorganisateur ici, qu’à peine il a pu trouver dans l’assemblée quelqu’un qui voulût se charger de faire ses demandes. »

Sans s’arrêter aux réflexions injurieuses de M. Papineau, M. Young, reprend, qu’il est chargé de demander le vote des subsides, tel que celui de 1829 et de 1830, qui assure à la chambre le contrôle, non-seulement sur les revenus casuels et territoriaux, mais encore sur ceux de la 14e de Geo. III.

M. Lagueux n’a pas les mêmes appréhensions que M. Young, mais il ne partage pas les sentimens de M.

  1. Ces paroles étaient vraiment fatidiques !