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indiqué, en abdiquant les pouvoirs qui leur avaient été conférés par l’acte du parlement britannique auquel l’assemblée doit son existence, et en disant au gouvernement britannique, dans leurs réunions récentes, « qu’ils se regardent comme absous de leur allégeance, et ne se soumettent qu’à un gouvernement de force. » Tel paraît être le gouvernement de leur propre choix, et sous lequel seul ils semblent se juger dignes de vivre. Quant à nous, nous dirons que, puisque la majorité de l’assemblée a renoncé aux privilèges conférés à ce corps, le gouvernement britannique est tenu de donner au pays un gouvernement local, non pas seulement de force, mais de justice envers toutes les classes de ses sujets, et nous ne craignons point qu’il en soit donné un autre par un gouvernement constitué comme celui de l’Angleterre. Les bienfaits que devraient procurer une législature éclairée, guidée par un esprit de justice envers tous les habitans, et animée du seul désir de procurer le bien-être et le bonheur du peuple, se trouvaient tous à la portée de notre législature locale, avant que l’assemblée eût répudié la constitution par laquelle elle existait. Le gouvernement britannique a offert, à plusieurs reprises, à l’assemblée sa coopération pour tous ces objets ; mais l’assemblée a autant de fois, refusé ou négligé de s’en prévaloir, pour de misérables considérations personnelles et distinctions nationales, et sa conduite a été approuvée par la majorité des électeurs ! Cependant, ceux qui ont désapprouvé sa conduite ne devraient pas être plus longtems privés de bienfaits si essentiels, et qu’ils ont droit d’attendre du gouvernement britannique ; étant bien résolus, de leur côté, de remplir tous leurs devoirs envers ce gouvernement, il est juste que, du sien, il les fasse jouir de tous leurs droits. »