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encore temps de le détourner, et c’est par une politique sage et prudente que nous le ferons. »

Le Dr. Côte fait un long discours tout personnel contre M. de Bleury.

La minorité ordinaire n’ayant voulu voter ni pour l’une ni pour l’autre adresse, celle de M. Taschereau n’eût que 18 approbateurs, et l’adresse Morin fut adoptée, à la majorité de 46 contre 31.

Le lendemain, 26, à une heure, aux messagers chargés d’aller demander au gouverneur quand il lui plairait de recevoir la chambre avec son adresse, son Excellence répondit laconiquement, « à trois heures. » L’adresse ayant été présentée, à l’heure indiquée, par l’orateur et les membres qui l’avaient votée, son Excellence leur répondit :

« M. l’orateur et MM. de la chambre d’assemblée :

« Je transmettrai sans perte de temps, pour l’information du gouvernement de sa Majesté, l’adresse que vous venez de me présenter. Je ne puis, néanmoins, m’empêcher d’exprimer la douleur que j’éprouve, en apprenant que vous persistez dans votre détermination de priver le pays des avantages d’une législature domestique, jusqu’à ce que toutes les demandes que vous avez faites aient été accordées, demandes qu’il n’est pas au pouvoir du gouvernement d’accorder, et que les plus hautes autorités de l’empire ont déclaré qu’il n’était pas expédient d’accorder.

« Cet abandonnement volontaire et réitéré de vos fonctions comme branches de la législature locale, nonobstant l’assurance que vous avez reçue des plus hautes autorités auxquelles vous en avez appelé, que des améliorations seraient faites dans les conseils exécutif et législatif, tout en augmentant journellement les maux qui pèsent sur cette province, est en même