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M. Drolet parle de nouveau, et dit en substance, que ceux qui parlent de guerre civile se créent des fantômes ; que la fermeté et l’énergie avec lesquelles la chambre demande des réformes, auront l’effet de forcer le gouvernement d’accorder nos demandes : que le gouvernement se refuse toujours d’abord aux justes vœux du peuple, et finit par s’y rendre…

M. Gugy : « Je m’aperçois qu’il y a un schisme parmi les réformistes, deux partis distincts ; mais les vues de l’un sont à peu près celles de l’autre, et les deux adresses qu’ils nous offrent ne valent pas mieux l’une que l’autre… Ce sont les mêmes sentimens, les mêmes idées, les mêmes principes différemment énoncés, différemment habillés : c’est le même air avec des variations ; toutes deux insistent sur l’introduction du principe électif dans le conseil législatif ; toutes deux sont basées sur des principes démocratiques que j’ai, cent fois combattus, dont j’ai cent fois exposé les funestes conséquences. L’adresse de M. Taschereau est plus respectueuse, plus douce, ; plus conciliante ; celle de M. Morin avec son ton dur et brusque, avec ses formes toutes démocratiques, avec son air de provocation et son ton d’empire, est peut-être la plus sincère : néanmoins, il serait difficile de dire laquelle de l’une ou de l’autre est la plus diplomatique.

M. O’Callaghan… L’adresse Taschereau semble attendre beaucoup de nouvelles nominations, tandis que nous n’en attendons presque rien. Pourtant, si l’exécutif nous donne des instrumens pour obtenir notre but ; s’il nous donne un corps qui passe toutes nos mesures populaires nous nous en servirons. Le gouverneur se servira du conseil pour séduire et corrompre, comme il s’est servi de la milice et de la magistrature pour gagner des gens et faire des traitres. C’est l’exé-