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« Une objection que j’ai au projet d’adresse qui nous est présenté, c’est qu’il demande le rappel du gouverneur actuel… On aurait mieux fait, dès le commencement, de seconder lord Gosford, qui était venu dans le pays avec les meilleures intentions ; au lieu de cela, on l’a abandonné, maltraité, injurié, ainsi que la commission royale, dont il était le chef. On s’appuie, pour demander le rappel du gouverneur sur les destitutions qu’il a faites dernièrement. Ce sont les assemblées qui ont eu lieu dans quelques parties de la province, et particulièrement dans le district de Montréal, qui ont donné lieu à ces destitutions ; les procédés de ces assemblées respirent un esprit de révolte, on y fait appel à l’étranger, et on y proclame la contrebande. »

M. C. Drolet : « La chambre n’a-t-elle pas déclaré assez clairement qu’elle ne procéderait pas aux affaires, tant que le conseil ne serait pas électif ? C’est le sens dans lequel j’ai compris l’adresse… L’adresse de M. Morin s’exprime dans le même sens que celle de 1836, et il n’y a pas lieu de se départir de cette position. Il y a déjà deux ans que le gouverneur règne ici par la corruption et par la flatterie, et il a réussi à semer la division… Des anglais ne se soumettraient pas plus que nous à la tyrannie de Downing street. Ce sont des anglais qui ont fait la révolution américaine. »

M. Taschereau : « Nous disons que nous ne voulons pas voter les subsides, avant que le gouvernement ait commencé l’œuvre de la réforme ; mais nous disons aussi que si le gouvernement réforme convenablement le conseil, nous ne voulons pas laisser le peuple sans législature, sans lois, sans éducation, sans protection. Je sais que la démocratie est inévitable en Canada, et je ne suis pas opposé à ce principe de gouvernement ;