Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/469

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils ont le courage de déclarer à la métropole, que si elle met à effet le principe de ces résolutions dans le gouvernement de l’Amérique britannique, son gouvernement ne reposera plus sur des sentimens d’affection, de devoir et d’intérêt réciproques, mais sur la force physique et matérielle, et que c’était l’Angleterre, qui perpétuait, avec connaissance de cause, sur le continent américain, un état de crise.[1] Ils se plaignent de la faveur, ou de la préférence donnée à des fonctionnaires accusés par le peuple de cette province, et du maintien d’un gouvernement qui jusqu’ici en a fait le malheur. Ils ont eu un système de coercition anticipée pour mettre à effet le renversement des lois et de la constitution, d’incriminations, de persécutions et de destitutions arbitaires, dirigé contre la masse du peuple. Ils représentèrent de plus que l’exécutif actuel étant entré dans la voie glissante et dangereuse qui a perdu les administrations passées, et s’étant entièrement aliéné l’affection d’une portion importante des sujets de sa Majesté, pour donner sa confiance, avec partialité à ceux qui l’appuient, n’est à même, ni dans son chef, ni dans ses membres, d’opérer les réformes indispensablement nécessaires, comme préliminaire de tout arrangement entre la métropole et la colonie. Le gage qu’ils auraient voulu avoir de la sincérité du gouvernement ne lui ayant pas été donné, ils déclarent que leur devoir envers le peuple leur dicte impérieusement de suivre la marche qu’ils ont adoptée par leur adresse du 30 septembre 1836, et c’est pourquoi ils y persévèrent, ainsi que dans toutes les déclarations et demandes qui y sont contenues. Ils prétendent n’avoir eu recours qu’à des moyens constitutionnels, fondés sur les prin-

  1. Cet état de crise régnait-il dans la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, etc. ?