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cent pas dans leurs harangues et leurs résolutions, quelques furibondes qu’elles puissent être. Il n’est pas de calomnies qu’ils n’inventent contre le gouvernement de la colonie et celui de la métropole, et qu’ils ne s’efforcent de faire croire aux honnêtes, mais ignorans et crédules habitans de nos campagnes. Ceux qui les croient sur parole ne peuvent pas trouver beaucoup de mal à ce qu’ils font, et pourraient être, à la fin, entraînés à les seconder, et cela même semble rendre nos révolutionnaires doublement coupables, puisque, non contens de se compromettre eux-mêmes, ils cherchent à compromettre avec eux toute la population d’origine française. Mais qu’il se trouve dans chaque localité où ils voudront porter l’agitation et le désordre, des hommes assez courageux pour leur résister en face, les démasquer, et éclairer la population agricole et industrielle, sur le véritable état des choses et sur ses vrais intérêts, ils seront bientôt réduits à eux-mêmes, et l’on verra combien leur nombre était petit. Mais pour que ces hommes fermes et courageux se montrent, il faut qu’ils puissent compter sur l’appui des lois, et le concours des autorités. Si ce qu’on nous rapporte est bien fondé, des citoyens honnêtes, paisibles et loyaux ont été menacés d’une manière terrible, et même maltraités dans leurs personnes ou dans leurs propriétés, par de soi-disant patriotes, par la raison qu’ils ne partageaient pas leur rage révolutionnaire, ou ne voulaient pas participer à leurs actes de sédition ou de rébellion, et ces citoyens n’ont pas encore ôsé porter plainte, ou demander justice de ces attentats. »

Outre les deux journaux français de Montréal, (l’Ami du Peuple et le Populaire,) les patriotes avaient alors de rudes adversaires dans le Morning