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pousser la violence par la violence : Je dois le dire, ce n’est ni la peur, ni le scrupule, qui me portent à dire que l’heure n’est pas sonnée où nous devons répondre à cet appel. Ce n’est pas la peur : si la nécessité y était, la force du pays, dans son éloignement de l’Angleterre et sa proximité des États-Unis, pourrait effectuer cet objet. Ce n’est pas le scrupule… Ce serait pour ainsi dire, s’associer aux réputations les plus grandes et les plus pures, que de marcher avec succès, dans la voie qu’ont tracée les patriotes de 74. La situation des deux pays est différente, et nos amis d’Angleterre ne la comprennent pas, quand ils nous croient dignes de blâme, ou une race inférieure, si nous ne résistons pas tout de suite… Faut-il abattre, ou n’est-il pas mieux d’user un mauvais gouvernement ?… Vous avez vu avec quelle facilité vos représentans ont biffé les insolentes menaces de Stanley… Si vous admettez que cette intervention puisse être tolérée pour le vol de la plus petite partie de votre propriété, vous admettez que vous la souffrirez pour le vol de quelque portion que voudra vous ravir un parlement qui avait juré sa foi et son honneur de ne le plus faire, et puisse qu’il est disposé à devenir parjure, quand le ministre l’exige, quel espoir nous reste-t-il qu’il s’arrêtera. Il vous a donné l’acte déclaratoire de 1778, par lequel il s’est engagé à ne pas approprier votre revenu. Par respect pour ce principe, il vous a donné, il y a six ans, l’aceo de Guil, IV. Mais lord Russell et lord Gosford veulent qu’il s’abaisse à ce contredire, en le révoquant, de fait, dans les vœux de lord Russell, expressément par une loi, dans les vœux plus outrés et plus tyranniques de lord Gosford. Quels conseils nous ont donnés ceux de nos amis qui ont si honorablement pris notre défense en parlement ? Ils ont dit aux ministres : ‘Les Cana-