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fort ressemblants aux dits et gestes de la populace de Paris, au temps de Robespierre.

Les assemblées agitatrices, et pire qu’agitatrices, dont le Vindicator avait menacé le Canada et l’Angleterre, ne tardèrent pas à avoir lieu, à se succéder rapidement, dans le district de Montréal. Ce volume grossirait outre mesure, s’il nous fallait rendre un compte détaillé de ces assemblées de comtés, de villes, de paroisses, et même de côtes, ou concessions ; car il n’est presque pas une localité, si peu remarquable ou connue qu’elle fût, dont on n’ait tenté d’agiter, d’abord, d’exaspérer ensuite, enfin, de fanatiser les habitans. Nous ne pouvons pourtant pas nous dispenser de rapporter les résolutions les plus saillantes de ces assemblées, ne serait-ce que pour faire voir jusqu’à quel point d’apparente démence, la licence effrénée des discours et des écrits peut porter des hommes, d’ailleurs estimables et d’un rang respectable dans la société ; car, hors de la politique, tels étaient la presque totalité de ceux qui proposèrent, ou secondèrent, ostensiblement, ces résolutions, et qu’il nous semble maintenant plus qu’inutile de désigner par leurs noms leurs titres, ou leurs occupations.

La première de ces assemblées, dites anti-coercitives eût lieu à Saint-Ours, comté de Richelieu, le 7 mai. On y afficha ce qu’il nous répugne de définir d’avance, mais ce qu’on va voir, en résolvant :

« Que l’adoption des résolutions, etc., sera une violation flagrante de la capitulation, des traités ; etc.

« Que nous ne pouvons regarder autrement le gouvernement qui a recours à l’injustice, à la force et à une violation du contrat social, que comme un gouvernement oppresseur, un gouvernement de force, pour lequel la mesure de notre soumission ne devrait être