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parmi lesquels, je compte ceux d’apporter dans la passation des lois, moins de précipitation, et de mettre plus de solennité dans les formes législatives. »

Nous croyons qu’il est beaucoup à regretter que M. Labrie, homme influent dans l’assemblée et hors de l’assemblée, ait paru accueillir la proposition d’un conseil électif, comme convenable et acceptable, au lieu d’en repousser l’idée, comme irréalisable, incompatible avec la constitution britannique, et grosse d’arbitraire, de partialité, d’injustice et d’oppression dans une population mixte, ou pour mieux dire, dans deux populations, numériquement inégales, et différant entre elle par l’origine, l’éducation, les prédilections, la langue et la religion, mais il ne pouvait pas prévoir les maux qu’amènerait sur son pays, et particulièrement sur ses compatriotes cette idée déterminément fixée plus tard dans des têtes que la politique de parti semblait avoir fait tourner.

Après des remarques sensées contre la proposition de demander l’abolition du conseil législatif, et celle de le rendre électif[1], M. Quesnel soumit les propositions suivantes, comme amendement à celles de M. Bourdages :

« 1o. Que tous les mots « après législature coloniale », soient retranchés, et les suivants substitués : « sans y avoir attaché en même temps les qualifications, et y avoir apposé les restrictions nécessaires à son indépendance, de manière à le rendre capable de servir de

  1. Par exemple : « Un conseil électif est sans exemple dans une monarchie… Il faut un contrôle, qui soit exercé sur le pouvoir populaire et sur le pouvoir exécutif… Un conseil électif ne pouvait pas être une cour pour juger des accusations publiques ; car il ne serait, à proprement parler, qu’un grand comité de la chambre d’assemblée. »

    M. Bourdages avait déjà dit : « Personne ne niera que deux branches n’en formant qu’une, répugnent à l’esprit de notre constitution. »