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DU CANADA.

s’opposer à un conseil électif, ne sont presque pas plus liés avec les fonctionnaires publics que les canadiens-français, et ces fonctionnaires eux-mêmes ne se font guère remarquer que par la patience exemplaire avec laquelle ils ont supporté les maux que leur a infligés la chambre d’assemblée. Nous ne connaissons aucun particulier d’origine britannique qui ait de l’influence dans la société, et qui désire en même temps un conseil électif, tandis que, dans la classe élevée des canadiens-français, il y en a plusieurs qui y sont opposés, et si nous jetons les yeux sur les classes les plus pauvres de la société, nous trouvons que l’opinion est aussi prononcée parmi la population britannique contre le changement proposé, qu’elle l’est en sa faveur, parmi les canadiens-français de cette classe, où au moins la plupart d’entre eux donnent toute leur confiance à ceux qui les conduisent ; et quand nous considérons combien de fois ils ont été exposés à entendre dire que le gouvernement est corrompu, que les personnages éminens qui ont été gouverneurs ont volé le trésor public, etc., nous devons supposer que de semblables représentations doivent avoir eu leur effet, en engageant plusieurs à approuver un changement dans la constitution, mais nous avons très mal compris le caractère des canadiens généralement, s’ils ne nourrissent pas un sentiment de loyauté pour le roi, et de reconnaissance pour la jouissance paisible, sous le gouvernement actuel, de tout ce qu’ils ont de plus cher, de leurs anciens usages, de leurs lois, et par-dessus tout, de leur religion.

« En effet, tout étranger qui ignore les dissentions politiques de la province, pourrait bien demander avec surprise, pour quelles raisons les canadiens-français seraient mécontens de la protection britannique.