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avoir passé pour une raison suffisante d’avoir dans le conseil une majorité d’anglais ; car le principe suivi, dans les premières nominations, d’y faire entrer un égal nombre de français et d’anglais, fût bien vite abandonné, de sorte que presque dès le commencement, le conseil et l’assemblée furent composés sur des principes opposés.

« Le conseil, se tenant fortement avec le pouvoir exécutif, prédomina pendant plusieurs années ; mais la force inhérente à une assemblée populaire s’est développée avec le temps, et dans la grande lutte qui a eu lieu, au sujet des finances, l’assemblée a eu un succès complet.

« Pendant cette lutte, qui a duré plus d’un quart de siècle, il était tout naturel qu’il s’élevât d’autres causes de difficultés ; et si nous les examinions, nous croirions aussi que l’assemblée a gagné son but sur tous ces points.

« Nous avons une extrême répugnance à rien dire qui puisse être regardé comme un manque de respect envers la chambre d’assemblée du Bas-Canada, ou envers cette grande portion du peuple qui élit la majorité de ses membres. Cependant il y a une assertion que nous ne pourrions passer sous silence, sans sacrifier la vérité, qui est notre objet : l’assertion dont nous voulons parler, et qui a été si souvent répétée, que le changement de la constitution du conseil législatif est désiré comme nécessaire par toute la population du Bas-Canada, sans distinction d’origine, et que les seules personnes qui s’y opposent sont les fonctionnaires publics et ceux qui les défendent, cette assertion, nous sommes obligés de le dire en justice et en vérité, n’est pas fondée… La grande majorité des habitans d’origine britannique, quoique parfaitement d’accord à